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Que son Nom et sa mémoire soient éffacés ! ou bien Yahvé Sauve! a vous de choisir...

Publié le 2 Octobre 2014

Le Talmud et « Yeshou »[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Jésus de Nazareth.

Le nom de Yeshou (ou: Jeshu, Yeishu, en hébreu : ישו) apparaît dans diverses œuvres de la littérature rabbinique classique, y compris dans le Talmud de Babylone (rédigé avant l’an 600), et dans la littérature midrashique classique écrite entre 200 et 700 ap. J.-C.
Les érudits juifs ont débattu la signification de ce nom : s'il peut être une variante de Yeshoua, le nom araméen de Jésus, certains supputent qu'il s'agit d'un acronyme pour l'expression hébraïque "yemach shemo vezichro" (en hébreu: ימח שמו וזכרו) "Que son nom et sa mémoire soient effacés". Selon l’historien Thierry Murcia « la forme singulière de ce nom (sans le ayin final) ne doit strictement rien à la malveillance des scribes, contrairement à ce qu’ont soutenu plusieurs critiques. Si, par la suite, une certaine polémique juive antichrétienne n’a pas manqué de tirer avantage de l’absence de cette lettre pour en faire une arme, elle n’en est pas à l’origine »[37].
De l'épithète Ha-Notzri, qui a été compris soit comme une personne de Nazareth ou appartenant à un groupe appelé Notzrim (les Nazaréens : gardiens ou guetteurs), retrouvé dans quelques occurrences du Talmud et de quelques similarités entre les histoires des deux personnages (incitation à l'apostasie, réalisation de miracles, mort tragique), les érudits ont traditionnellement considéré que ces références à Yeshou se rapportent au « Jésus-Christ » de la chrétienté. Cependant, d'autres érudits ont critiqué ce point de vue : Yehiel de Paris, rabbin du XIIIe siècle, écrit que le Yeshou de la littérature rabbinique était un disciple de Yehoshoua ben Perahya, antérieur à Jésus de Nazareth de plusieurs siècles, et ne doit donc pas être confondu avec lui[38]. Rabbenou Tam, Nahmanide et Jehiel Heilprin (XVIIe siècle) abondent également en ce sens. Jacob Emden écrit que les informations contenues dans les manuscrits de Munich, de Florence et d'ailleurs, dont le Toledot Yeshu dans le but de supporter l'identification, sont des commentaires tardifs, écrits plusieurs siècles après la rédaction originale du Talmud ; Citant des contradictions entre les évènements mentionnés concernant Yeshou et la période de la vie de Jésus[39], ainsi que les différences entre les récits de la mort de Yeshou et de celle de Jésus[40], il conclut également à deux personnages différents.

Dans tous les cas, les références mentionnent des individus qui (réels ou non) sont associés à des actes ou des comportements aperçus comme entraînant les Juifs hors du judaïsme et à devenir hérétiques ou apostats ("minim" selon le Talmud). Donc, savoir si Yeshou est "Jésus" a été historiquement une question délicate, car "Yeshou" est dépeint de façon négative, et les portraits négatifs de Jésus dans la littérature juive peuvent inciter l'antijudaïsme chrétiens, et être utilisés pour la propagande contre le Talmud.

Si certains rabbins et historiens soutiennent qu'il n'y a pas de relation entre Yeshou et Jésus, d'autres soutiennent le contraire : Juda Halevi[41] et Nahmanide[42] considèrent que ces références à Yeshou se rapportent bien à Jésus et, en se basant dessus, en concluent que Jésus avait vécu 130 ans avant la date rapportée par les chrétiens, ce qui contredit en conséquence les récits concernant la chronologie de la vie de Jésus rapportés par les Évangiles ; pour d'autres encore, Yeshou est un artifice littéraire utilisé par les rabbins pour commenter leurs relations avec les premiers Chrétiens

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